The dancer[s] au 13e Art avec François Maduit, l’élégance à hauteur d’âme
Il y a des spectacles qui semblent naître d’un souffle, d’un battement de cœur presque imperceptible et puis il y a The dancer[s], créé et interprété par François Maduit, ancien soliste chez Maurice Béjart, qui porte la danse comme on porte une mémoire vive. Sur la scène du 13e Art, le chorégraphe offre un voyage délicat, entre grâce et humour, traversé par ce regard d’observateur privilégié de la scène : celui qui a passé sa vie à entendre « rentre le ventre », « tiens-toi droit », « les bras ronds » ces injonctions devenues mantra, presque musique intérieure.
Maduit livre ici un spectacle qui ressemble à une confidence. Un récit dansé de ce que signifie être interprète : la rigueur immobile derrière le rideau, la camaraderie forgée dans la sueur, les doutes qui tremblent sous les projecteurs, et cette joie irrépressible de monter en scène encore, malgré tout. À ses côtés, des danseurs venus de la Scala de Milan, le Royal Swedish Ballet, l’Opéra de Bordeaux, le Capitole de Toulouse… interprètes magnifiés par une précision rare, qui portent sur leurs épaules l’héritage d’une discipline implacable.
L’écriture chorégraphique s’avance tel un flirt permanent entre l’élégance d’un geste dessiné au scalpel et la légèreté d’un clin d’œil. Maduit glisse d’un tableau à l’autre avec une intelligence théâtrale subtile : un humour discret, jamais appuyé, mais toujours éclairant. On sourit, souvent ; on s’émeut, irrémédiablement dans ce tourbillon d’arabesques et d’entrechats.
The dancer[s] est aussi un spectacle presque social, où la danse devient métaphore de nos luttes intimes et de nos élans collectifs. La troupe y apparaît comme un microcosme : solidarité, rivalité, fraternité muette. L’unicité de chaque interprète se mêle à la grâce d’un ensemble où l’on respire à l’unisson. Car ici, danser n’est jamais qu’exécuter des pas : c’est être vivant. C’est laisser jaillir cette luminosité propre au danseur, cette aura dont Maduit sait révéler chaque nuance.
On ressort du 13e Art en ayant l’impression d’avoir vu plus qu’un spectacle : un hommage vibrant à la condition du danseur, à ce métier où l’on cherche la perfection jusqu’au paroxysme, tout en sachant qu’elle ne dure qu’un frémissement. Une poésie. Une romance. Une vérité.
François Maduit signe là une œuvre profondément humaine, où l’élégance n’est jamais un masque, mais un langage. Et où la danse, enfin, apparaît pour ce qu’elle est : un art qui tient du miracle.
The dancer[s]
les 9 et 10 décembre 2025 à 20:00 (1h 30′)
Distribution
- Géraldine Lucas
- Nicola Lazzaro
- Louise Djabri
- Vittoria Pellegrino
- Francesco Cafforio
- Lorenzo Bernardi
- Nelly Soulages
- Paul Delanoe
- Haruka Ariga
- Shiori Matsushima
- Capucine Ogonowski
- François Mauduit
Centre commercial Italie Deux,
30, Place d’Italie
75013 Paris
EN MÉTRO : Lignes 5 / 6 / 7 – Station : Place d’Italie – Sortie 2
EN BUS : Bus 27, 47, 57, 67, 83 – Arrêt : Place d’Italie
EN VÉLIB : 11 avenue d’Italie – juste devant l’entrée principale du Cente Commercial.

![The dancer[s] de François Maduit](https://lebonplanparisien.com/wp-content/uploads/2025/12/Screenshot-2025-12-10-08.35.58.png)
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