Coup de coeur
Les pépites du théâtre du Lucernaire, la saison théâtrale parisienne

Jean-Jacques Vanier incarne un musicien à plusieurs cordes éméchées revisitant l’œuvre de Patrick Süskind, La contrebasse.
« J’ai le plaisir de changer onze fois de position de main. C’est même pas du sport, c’est de la musculation. Et sur toutes les cordes, il vous faut appuyer comme un dingue, regardez mes doigts. »
Ce monologue est une partition névrosée d’un contrebassiste écartelé entre la passion et la haine de son instrument. Tantôt magnifié, imposant et encombrant, il y épouse le corps sensuel d’une femme avec laquelle il s’enchevêtre….tantôt ignoré, il ne se remarque pas au milieu d’un Chef d’orchestre et de ses violonistes.
Ce contrebassiste à la fois touchant et cocasse fait vibrer la symphonie des émotions d’un musicien pathétique, volcanique et bouleversant.
Jean-Jacques Vanier interprète brillamment la pléthore d’interrogations et de réflexions intimes qui se fustigent dans cette maieutique exutoire sociale âpre et émouvante.
La pièce reste d’une drôlerie sensible grinçante et sublime décrivant avec le bon ton éloquent ce rapport avec l’instrument qui déploie avec ferveur ses états d’âme de façon dithyrambique.
53 rue Notre-Dame-des-Champs 75006 Paris



©Karine Letellier
- De Patrick Süskind
- Mise en scène Gil Galliot
- Avec Jean-Jacques Vanier
- Lumières Nicolas Priouzeau
- Traduction Bernard Lortholary – Stage rights by Diogenes Verlag AG Zurich© Editions Fayard, 1986 pour la traduction en langue française
- Production François Volard – Acte 2
- Soutiens : La ville de Saint-Maurice, Théâtre du Val d’Osne et La Guérétoise de spectacle
- Nominations : Molière du meilleur en scène pour l’Envol du pingouin
Du 30 Août au 05 novembre 2023
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