« La Vie après Siham », Namir Abdel Messeeh signe un film essentiel sur la mémoire, la filiation et la dignité de nos aînés
Un film de Namir Abdel Messeeh
ACID 2025
2025 – 1H20 – France-Egypte
Avec La Vie après Siham, présenté en première mondiale à l’ACID Cannes, le réalisateur Namir Abdel Messeeh poursuit une œuvre profondément intime, délicate et humaniste. Après avoir exploré, dans La Vierge, les Coptes et moi, ses racines égyptiennes et ses liens familiaux avec un humour singulier, il revient avec un second long métrage d’une grande sensibilité, un film qui interroge la place que nous offrons à nos anciens, la mémoire que nous préservons, et les silences que nous devons parfois apprendre à entendre.
Un cinéaste entre deux rives
Né en Égypte et arrivé très jeune en France, Namir Abdel Messeeh s’est rapidement imposé comme une voix singulière du documentaire contemporain. Formé à la Fémis, il réalise plusieurs courts métrages avant de se tourner vers des récits plus personnels, où la famille devient le moteur d’une exploration subtile de l’identité et de l’héritage.
Son premier long métrage, La Vierge, les Coptes et moi, avait marqué les esprits à Cannes, Berlin ou encore au CPH:DOX. Récompensé par le Tanit d’Argent des Journées Cinématographiques de Carthage et par le prix du meilleur documentaire à Doha, il avait trouvé un large public en France, touchant plus de 112 000 spectateurs.
La Vie après Siham : un film aussi humble que puissant
Dans La Vie après Siham, le réalisateur poursuit ce geste cinématographique qui lui est propre : filmer les siens, filmer les autres, filmer le réel avec un mélange rare de pudeur et de vérité. Le film se déploie comme une enquête intime, mais aussi comme une célébration de la dignité et de la présence silencieuse de ceux qui nous ont précédés.
Messeeh offre un espace à la parole et à la mémoire, interrogeant la trace laissée par Siham et l’impact de son absence. À travers ce portrait en creux, c’est tout un questionnement sur la fragilité humaine, sur l’importance de nos aînés, sur ce que nous devons transmettre et préserver, qui affleure à l’écran.
Un geste de cinéma profondément humain
Le film touche par son refus du spectaculaire. Ici, pas de drame forcé, pas de mise en scène excessive : juste la vie, dans ce qu’elle a de plus simple, de plus douloureux parfois, de plus lumineux aussi. La caméra de Messeeh observe, recueille, accompagne, comme un geste de tendresse envers ceux dont on ne parle pas assez.
La Vie après Siham est un documentaire vrai, authentique, profondément émouvant. Il rappelle combien nos aînés portent en eux des histoires essentielles, et comme il est vital, dans un monde qui va toujours plus vite, de leur faire une place, de les écouter, de les regarder vraiment.
Un film pour se souvenir
En s’inscrivant dans de nombreux festivals après sa première à l’ACID, le film confirme l’importance du regard de Namir Abdel Messeeh dans le paysage documentaire actuel. Un regard à hauteur d’homme, empreint de douceur et de respect, qui transforme chaque fragment de réalité en un moment de cinéma.
Avec La Vie après Siham, il signe une œuvre précieuse, un hommage délicat aux liens familiaux et à la mémoire intime. Un film qui résonne longtemps, comme un appel à ne jamais oublier celles et ceux qui ont façonné nos vies.


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