« Diamanti » l’éclat puissant d’un bijou de cinéma au féminin
Italie | 2024 | 2h15 | Couleur – Un film de Ferzan Özpetek
Avec Jasmine Trinca, Luisa Ranieri, Stefano Accorsi
Sortie en salles : 21 janvier 2026
Avec Diamanti, Ferzan Özpetek signe une œuvre lumineuse, vibrant hommage aux femmes, à leur force, leurs failles et leur éclat multiple. Le réalisateur, fidèle à son goût pour les récits choraux et les émotions à fleur de peau, réunit ses actrices fétiches pour un projet aussi intime que flamboyant : un film sur les femmes, avec des femmes, pour les femmes.
Un atelier de couture comme écrin narratif
Plongées dans la Rome des années 1970, les comédiennes se retrouvent projetées au cœur d’un atelier de couture dédié au cinéma et au théâtre, un lieu où le bruit métallique des machines à coudre devient la pulsation même du récit. Cet espace, dirigé par deux sœurs que tout oppose, devient le théâtre d’une vie collective où se tissent au propre comme au figuré : sororité, rivalités, secrets et passions.
Chaque robe, chaque étoffe manipulée par ces artisanes du spectacle reflète une part de leur identité. Özpetek filme la couture comme un geste de résistance, une façon pour ces femmes d’exister dans un monde qui les invite souvent à la discrétion.
Des personnages taillés comme des diamants
À l’image du titre, le film explore la métaphore du diamant : une matière brute qui ne révèle son éclat qu’après avoir été patiemment taillée. Les héroïnes de Diamanti portent chacune une facette différente de la féminité : la fragilité assumée, la force farouche, l’ambition silencieuse, la solidarité instinctive, mais aussi la colère, la joie, le doute.
En croisant ces portraits, Özpetek compose un kaléidoscope d’émotions d’une justesse rare. Jasmine Trinca et Luisa Ranieri livrent des performances vibrantes, sculptant des personnages profondément humains, tandis que Stefano Accorsi, plus en retrait, offre une présence délicate dans cet univers dominé par les voix féminines.
Un film authentique, délicat et vibrant
Diamanti émeut parce qu’il regarde les femmes sans les idéalisations habituelles. Le film parle de leurs luttes, de leurs blessures, mais aussi de leur union, de leur capacité à se soutenir dans un monde mouvant. L’atelier devient le symbole d’un refuge, d’une agora où l’on partage la vie comme on partage un tissu délicat.
Özpetek filme avec une sensibilité quasi tactile : la texture des étoffes, la lumière dorée des ateliers romains, les regards furtifs entre femmes qui se comprennent sans mots. Le résultat est authentique, sublime, un bijou de délicatesse et d’intensité.
Un parcours festivalier éclatant
Avant même sa sortie, le film s’est imposé comme un coup de cœur du public dans de nombreux festivals italiens et européens : Ajaccio, Cannes (Prix du Public), Carros, Chambéry, Nice, Toulouse, Vence, Villerupt… Une série de distinctions qui couronnent un film profondément accessible et universel.
Diamanti a également remporté le David di Donatello du Public, équivalent transalpin du César du même nom, preuve de son impact émotionnel et de son succès auprès des spectateurs.
Un bijou de cinéma
Avec Diamanti, Ferzan Özpetek livre un film qui rayonne longtemps après la séance. C’est une ode à l’union féminine, à la résilience, à la beauté fragile et indestructible des femmes. Un film qui, comme la gemme à laquelle il emprunte son titre, capte la lumière sous mille angles et brille de toutes ses facettes.
Un cinéma précieux, vibrant, profondément humain. Un bijou, tout simplement.


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