Ce documentaire retrace la vie de l’actrice Hiam Abbass. Elle la raconte à sa fille Lina, qui est la réalisatrice du film. Il est question d’une quête de liberté et en même temps d’un déracinement. Hiam a quitté son village et sa famille pour embrasser sa carrière d’actrice à Paris. Elle va à l’encontre des traditions et brave l’interdit car elle dit : « étouffer».
C’est en France que naîtra sa fille Lina, qui connaît ses origines et sa famille car sa mère l’y emmène régulièrement surtout quand elle était petite.
On peut ainsi découvrir la culture palestinienne dont les deux femmes sont originaires. On y voit plusieurs générations de femmes : de l’arrière grand-mère de Lina à sa mère.
Une partie du film sera filmée par une caméra amateur, avec la date en bas à gauche, ce qui nous donnera l’impression que l’on rentre vraiment dans la vie de cette famille attachante et peu commune.
Le rôle de Hiam Abass révèle une femme à la fois forte et fragile, attachée à la famille et à ses origines mais aussi assoiffée d’un désir d’envol vers un ailleurs. Elle reste cohérente dans le choix de ses rôles cinématographiques avec la fiancée de Syrie, Gaza, mon amour, A mon âge, je me cache pour pleurer ou les citronniers.
C’est le deuil de son passé qui est révélé dans ce portrait mais aussi celui de Tibériade.
Ce documentaire caractérise cette ambivalence entre le tiraillement d’un enracinement ancré par une culture familiale joyeuse, les emprunts de la merveilleuse poésie de la langue arabe et un étouffement de règles et non-dits qui seraient peut-être liés à n’importe quelle culture.
Ce film a reçu le Prix Guerison -Documentaire au Festival BFI du film de Londres en 2023.
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