Interview exclusive de Sébastien Wust pour lebonplanparisien
Sébastien Wust, ancien élève jugé "moyen" au collège et au lycée, a su transformer son parcours académique en une réussite impressionnante. Après deux années d'études en médecine, il s'est réorienté vers le droit, où il a brillamment terminé deuxième de sa promotion, obtenant la note parfaite de 20/20 lors de son grand oral. Il a également été reconnu comme le deuxième lauréat de la conférence de stage.
L'année dernière, Sébastien a décidé de tout quitter pour poursuivre sa passion pour l'humour. Sa devise, "Croire en ses rêves et s'accrocher", l'accompagne dans cette nouvelle aventure. Il présentera son spectacle à l'Apollo Théâtre de Paris à partir du 6 février prochain. Parallèlement, il est chroniqueur sur Rire & Chansons, où il intervient régulièrement dans la matinale.
1.Qu'est-ce qui vous a poussé à quitter une carrière prometteuse d'avocat pour vous lancer dans le monde de l'humour ?
S.W. : Un gros sens du second degré. Plus sérieusement, je savais ce que je quittais et là où j’allais, car j’ai cumulé les deux plusieurs années. Quand la scène a pris plus de place, et de temps, il a fallu faire un choix. Et là, je me suis juste dit : “Tu te vois où dans 10 ans ?” La réponse a immédiatement été : sur scène. Je connaissais les risques, je savais ce que je lâchais. Mais le besoin de monter sur scène était plus fort, plus excitant.
2.Comment votre parcours en médecine et en droit a-t-il influencé votre approche de l'humour et de la scène ?
S.W. : Médecine ou droit, même défi finalement : diagnostiquer et soigner les souffrances, les traumatismes, qu’ils soient physiques, psychologiques ou économiques. Et pour ne pas se perdre, l’humour est une clé. Trouver dans les sujets sérieux, voire graves, un prisme pour rire, permet de désamorcer les situations tendues, d’alléger une actualité souvent anxiogène, et de lâcher-prise. Pour moi, ça a été salvateur parfois. J’ai naturellement stimulé pendant des années, l’ironie, le second degré, l’humour noir, qui donnent aujourd’hui la couleur de mon spectacle.
3.Vous avez mentionné que croire en ses rêves est votre devise. Pouvez-vous partager un moment clé où cette croyance vous a aidé à surmonter des obstacles ?
S.W. : Pas la seule devise, mais l’une d’elle certainement. Croire en ses rêves, oui, ne pas avoir peur de fantasmer un peu sa vie. Se donner les moyens de concrétiser, tout en étant indulgent avec soi-même si l’on y parvient pas. Honnêtement, j’ai parfois du mal à avoir cette indulgence en cas d’échec, mais je crois que le moment clé où j’ai montré que j’étais prêt à prendre des risques pour aller au bout d’un rêve, a été le jour où j’ai pris la décision d’arrêter d’être avocat après 18 années d’exercice.
4.En tant qu'ancien élève "normal", comment avez-vous réussi à exceller dans vos études de droit et à devenir avocat ? Quels conseils donneriez-vous aux étudiants qui se sentent dans la même situation que vous ?
S.W. : J’ai toujours été un gros bachoteur, jamais dans la facilité. Mais je crois que deux choses m’ont surtout aidé à devenir avocat : la curiosité et un appétit féroce pour le débat. La curiosité m’a donné la soif d’apprendre et de comprendre, qui me nourrit encore aujourd’hui : j’aime faire rire les gens avec des sujets originaux qui résonnent dans notre société, les aborder de manière authentique, mais décalée. Et l’appétit pour la discussion m’a conduit à participer pendant mes études à toutes sortes de débats, et à des concours d’éloquence, qui ont aiguisé mon travail d'argumentation. La curiosité comme le débat, m’ont donné je crois, le sens de la nuance qui a été une force pour mes études, car c’est bien ce que l’on attend d'un étudiant en droit, puis d’un avocat : regarder un sujet sans jugement préalable, et avec beaucoup de sens critique. Ajoutez beaucoup d’humour à tout ça, et vous avez le fil conducteur de mon spectacle.
5.Un petit mot sur Paris?
S.W. : Je connais très très bien son métro pour en “profiter” toutes les semaines en tournée, la SNCF ayant la bonne idée de te faire passer par Paris pour presque tous tes déplacements en province. Là, je viens jouer à Paris, et je vais pouvoir sortir du métro et y voir le ciel. Hâte !
